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Des migrants secourus par Salvamento Maritimo à Tenerife, îles Canaries, Espagne. [Photo d'illustration]
Pour tenter d'endiguer un phénomène persistant dans ce pays d'Afrique de l'Ouest, où les tentatives de traversées de la mer à bord d'embarcations précaires se poursuivent malgré les efforts du gouvernement, celui-ci tente de miser sur la migration circulaire et la création d'emplois locaux.
Au Sénégal, rien ne semble endiguer les tentatives désespérées des migrants irréguliers qui tentent, malgré des sanctions plus dures et des dispositifs de surveillance plus renforcés, de tenter la périlleuse traversée vers les côtes européennes. À une cadence hebdomadaire, plusieurs migrants portant des nationalités de plusieurs pays africains, tentent de rallier l'Europe au péril de leurs vies, depuis les côtes sénégalaises à bord d'embarcations ou de pirogues qui sont loin d'être adéquates pour affronter les dangers de la haute mer.
Le pays déploie pourtant un important dispositif de surveillance conjuguant les efforts des forces de défense et de la sécurité, ainsi qu'un arsenal judiciaire renforcé pour tenter de dissuader les candidats à l'immigrations clandestine. Mais pour beaucoup de migrants, ces arguments n'entament pas pour autant la détermination à braver les eaux de l'Atlantique.
Sauvetage et interceptions de migrants
La Marine sénégalaise a réussi à mener à bien le sauvetage de 133 migrants irréguliers de plusieurs nationalités, le 19 août, à bord d'une pirogue. L'opération avait eu lieu en haute mer, à 92 kilomètres au large des côtes sénégalaises. Les migrants ont été ramenés sains et saufs sur la terre ferme, puis remis aux autorités compétentes. Ce genre d'épisodes est des plus fréquents dans le pays. En cause, les conditions économiques difficiles d'une partie de la population, et notamment les pécheurs, qui peinent à vivre décemment de leur métier, sur fond de la concurrence qu'ils ne peuvent égaler des bateaux de pêche industrielle.
Les pêcheurs constituent justement une bonne partie des migrants interceptés lors d'une tentative d'immigration clandestine, qui avait eu lieu près de la frontière entre le Sénégal et la Gambie. Les autorités ont intercepté 147 hommes, femmes et enfants qui avaient tenté de traverser l'océan vers les côtes de l'Europe.
La migration circulaire, une solution ?
Avec le durcissement des sanctions pénales contre les passeurs, les vagues de migrations irrégulières ne montrent aucun signe d'essoufflement. Face à cette situation, le gouvernement mise sur la migration circulaire, qui, à défaut de stopper le phénomène, aurait éventuellement le mérite de le réduire. À ce dessein, le Sénégal a signé des conventions avec l'Espagne pour envoyer 370 travailleurs agricoles, en plus d'un accord avec le Qatar pour le recrutement de plus de 1000 employés sénégalais.
Selon le secrétaire d'État aux Sénégalais de l'extérieur, Amadou Chérif Diouf, plusieurs autres pays ont contacté le gouvernement sénégalais en vue d'établir le même accord que celui avec l'Espagne. « Nous essayons de leur trouver [les jeunes Sénégalais] une voie régulière pour partir. Il faut que les jeunes évitent de risquer leurs vies en prenant la voie de la mer, il faut qu'ils restent. [...] Ce n'est pas une politique de lutte contre l'emploi, c'est une politique de lutte contre la migration irrégulière, parce que les emplois, on les créera ici au Sénégal », a-t-il souligné.